• Lisbonne / Madère Globe

    Dimanche 6 novembre, jour du départ du fameux Vendée Globe aux sables d’ Olonne, que nous suivons à la télé via le net du port de Cascais depuis 9h du matin. Mais il n’y a pas qu’eux qui partent… 1h après le départ du Vendée Globe, nous lâchons les amarres de Cascais, cap 230 vers Madère qui est à 500 milles.

    Les alizés portugais sont en place, vend du Nord qui soufflera constamment autour des 20 nds. Ce qui nous fait une arrivée estimée dans l’après-midi de mercredi. Les cannes à pêche ne sont pas de sortie, nous avançons trop vite. Un bateau, avec qui nous avons discuté via internet, prend aussi la direction de Madère mais en partant de Porto, ils mettront plus de temps.

    Il est 17h, le vent souffle à 17 nds poussant MesAnges à 7 nds de vitesse. Quelques zigzags entre les casiers abondants avant de rentrer dans les grandes profondeurs. 500, 1000, 2000, 4500 mètres de profondeur.

    Le soir tombe assez rapidement et nous commençons nos quarts. Potage et croque monsieur au menu.

    La houle est omniprésente avec des creux de 2, 3 mètres dans notre arrière tribord rendant la navigation musclée avec le vent qui s’est renforcé. Les 2 ris dans la GV ont été prit d’office. Nous changeons de voile d’avant au soir tombé pour en mettre une plus petite. On enroule donc le génois et mettons en place la trinquette.

    Le vent souffle à 24 nds, et nous filons à 7 ou 8 nds, et même une pointe  à 9 nds !

    La barre est très dure… il y a de la tension dans l’air.

    Et pour faciliter le tout, il y a des pluies intermittentes avec des bourrasques de vent dépassant les 35 nds. Très difficile à négocier. On a fait une embardée, la barre à fond à bâbord, le bateau part quand même à tribord. Non prévu, MesAnges fait un demi-tour en penchant à 60, 70°… si si c’est possible ! l’eau est rentrée dans le cockpit au niveau du winch.

    Rangement de la trinquette en précipitation, nous reprenons notre route alors que le vent se calme… mais pas la pluie.

    Les cirés font leur boulot…

    Deuxième jour, le vent souffle toujours autant, les grains sont nombreux, et la houle rend la vie à bord silencieuse, et médiocre.

    Sommes partis à 15h20 et il est 8h du matin et nous avons parcouru 100 milles. (mieux que notre retour de Corse)

    Sur l’AIS, quelques portes-conteneurs filent à 16 nds ( bien sur, il y en a qui nous on fait la blague de s’accrocher à eux clown )

    La journée se passe vite et la nuit est longue…

    Au fur et à mesure que nous avançons, la température de la mer augmente intello elle était à 16°C lorsque nous sommes partis, et aujourd’hui, mardi 8 novembre, elle est… à… 19,4°C…. ça faisait longtemps qu’on attendait ça.

    3ème jour de mer, le vent s’est calmé, la houle s’est estompée… un calme… qui ne dura pas longtemps… DZIIIIIIIII!!!!

    Canne à pêche de papa oh

    Pas besoin de ranger les voiles, le thon est facile à ramener, 30cm pour un petit 2kg.

    C’est l’heure de la relève, je laisse papa prendre la barre pour me coucher pendant 2 heures… pas de répit… DZIIIIII!!

    C’est encore la canne de papa, cette fois avec plus de tension.

    Décidément, ma nouvelle canne ne leur donne pas envie.

    Papa commence à ramener sa prise, moi je me réveille en ne sachant pas trop où je suis.

    DZIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!! 

    Surpris, papa regarde le moulinet qu’il tient entre ses mains, rien, ça ne se déroule pas, il regarde alors ma canne… et la voit à demi à l’horizontal.

    Je sors dehors en vitesse, donc en slip oops

    Nous nous mettons tout deux à mouliner avec nos fils qui se croisent.

    Et oui, on a pas eu le temps d’apprendre aux poissons à rester droit shocked

    Je m’arrête donc de mouliner et laisse papa remonter le poisson avec un peu de mal.

    Je reprends à mouliner, le poisson a encore de la force.

    Nous parvenons tout deux à les ramener dans l’annexe…. Deux beaux thons de 3kg chacun pour une taille de 50 cm environ.

    Jolis morceaux.

    Je laisse le découpage à papa car moi faut que je dorme sleep

    La mer est tranquille, ça fait du bien.

    Le soleil se couche doucement, nous commençons la cuisson du thon avec du riz.

    Il est 21h, c’est moi qui commence le quart jusqu’à minuit.

    Mer calme vent stabilisé à 10 nds.

    Un repos bien mérité.

    La journée est ensoleillée, 21°C dans l’air et 20°C dans l’eau…. On a hâte  cool

    Il est midi, quelques cargos passent toutes les 3 heures environ, on en a profité pour en appeler un, un portugais, pour lui demander des renseignements sur la météo de jeudi et vendredi. Il nous a répondu que le vent monterait à 20 nds dans des deux jours. Nous l’avons remercié et il a disparu dans l’horizon. Mais nous avons oublié de lui demander le classement des Imoca du Vendée Globe et leur position, car ces jours-ci, ils devraient passer dans le coin… on guette l’horizon.

    Midi passé, le vent se lève à 15 nds, entre temps, papa a lâché les 2 ris. MesAnges file à 6 nds dans le 120° du vent. Arrivée prévue dans la nuit du jeudi à vendredi. Encore 160 milles à parcourir.

    Mais ce vent ne reste que pendant une courte durée, la nuit est calme.

    Moteur allumé vers 10H jeudi matin.

    Des nuages tout autour de nous, bah tiens, en voilà un qui arrive sur nous, donc préparation du bateau à un grain : -maman dans le bateau   - on range les coussins   - mise de la pochette étanche sur la tablette    - mettre les cirés   - trinquette à la place du génois    - 2 ris dans la GV

     

    La pluie est maintenant sur nous avec 15 à 20 nds dans le 160°, 5,5 nds de vitesse.

    Grain passé, on enlève les 2 ris et remettons le génois.

    Vent retombé, nous allumons le moteur et continuons nos derniers 25 milles à parcourir.

    L’île est en vue
    Quelques heures sont passées, le temps s’est éclairci et j’aperçois sur le radar deux bateau filant à 12 nds pour 12 nds de vent. Des bateaux normaux ne peuvent pas aller à une vitesse aussi haute que celle-ci…

    Je regarde aux jumelles et aperçois un spi avec un coeur… C’est initiative coeur skippé par Tanguy De Lamotte. Un petit bonjour à la VHF avant qu’il s’éclipse dans le vaste océan.

    Waouh quelle chance pour nous d’en avoir vu un pile au bon moment !!

    Quelques photos mais ça ne donne pas grand chose. 

    Nous avons loupé à un jour près les premiers.

    Dire que nous, en partant le même jour qu’eux, nous avons parcouru 500 milles alors que eux, ils ont fait facilement le double.

    La nuit commence à tomber, l’île n’est plus qu’à 5 milles.

    Pas de casier sur l’eau, c’est déjà moins compliqué.

    Nous allons mouiller dans un port.

    Et voilà, ancre déposée à 20h30 ( heure portugaise soit 21h30 heure française )

    On va pouvoir faire une bonne nuit en pensant à tous ces skippers qui dorment très peu.

    J’ai entendu Jean Le Cam dire qu’il a dormi 1h30 dans la nuit et qu’il était content… ^^

     

     

     


  • Commentaires

    1
    TATIE CHANTAL
    Samedi 19 Novembre 2016 à 23:17

    Salut les Marins, tout d'abord, bravo pour vos performances (affronter le vent, la pluie ...) pas facile !

    Egalement, félicitations pour la pêche au thon, vous avez des réserves pour quelques repas... 

    je suppose qu'aujourd'hui samedi 19 novembre, vous êtes arrivés à Madère.  Est ce que votre éolienne fonctionne maintenant ?

    Encore Bon Anniversaire à Johan : est ce qu'Hélène a réussi à faire un gateau malgré les conditions de navigation ?

    bisous à vous 3

    2
    Dimanche 20 Novembre 2016 à 09:29

    Bonjour Tatie, Merci pour ton message, il est vrai que ça n'a pas été facile pour tout le monde, mais on y est, on est arrivé enfin, l'éolienne est maintenant opérationnelle, ça fait plaisir à entendre.

    Eh Tatie, tu connais bien ta soeur, penses-tu qu'elle ne me ferait pas ou ne pourrait pas me faire un gâteau he

    Il était délicieux ...intello

    3
    LES BAINAIS
    Lundi 28 Novembre 2016 à 13:09

    dis donc mon Jojo toujours aussi gâté. Le gâteau de maman c'est le meilleur. On en salive...

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    4
    Lundi 28 Novembre 2016 à 16:29

    Oui gâté de manger, et qu'est-ce que c'est bon

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